dimanche 14 janvier 2018

Animalement peintre



Cet été j'ai commencé ce grand tableau, pour faire un diptyque avec "rêve de chaos" (j'espère que certains d'entre-vous se souviennent, sinon, voir mon blog perso en lien "mes aquarelles").



Je l'ai d'abord retourné pour mouiller abondamment l'envers et bénéficier ainsi de beaucoup de temps pour travailler. J'aime improviser et mon projet est encore assez hésitant, il va me falloir un peu de temps pour "rentrer dedans" ...



Comme souvent je travaille en pyjama et en peignoir parce que si je m'habille je me fais régulièrement happer par les tâches du quotidien ordinaire et je n'arrive pas à me concentrer sur la peinture ... J'ai trouvé ce moyen dérisoire pour arrêter de procrastiner le démarrage de cette peinture. Je me dis parfois que si je peignais plus facilement, j'aurais déjà réalisé des centaines de peintures, mais je tergiverse beaucoup, et je doute tellement que plus de deux peintures sur trois ne voient jamais le jour. Je sais que je suis ma pire ennemie.




J'utilise la plus large palette possible ...pourquoi se priver ? Je peins désormais sans aucun a priori technique ou formel. En d'autres termes, je me fous de tout sauf de ma peinture !


Je vide le surplus d'eau dès que je suis sûre des dominantes à utiliser en premiers jus.


L'emploi d'un châssis est indispensable pour ça ...



Ne subsiste que le pigment bien accroché aux fibres du papier, je dépose dans la foulée les bases pigmentaires de ma panthère 




Je sèche l'envers car je décide de poser un peu de gomme à masquer et on ne peut déposer celle-ci que sur papier sec.


Voilà qui est fait. Le bas du tableau sera végétal. Il y a une heure, je ne le savais pas encore...il faut laisser les choses venir. Je remouille le fond et y laisse fuser différents bleus pâles encore hésitants.



J'ai collé quelques bandes de papier de soie, inspirée par le passage de Marie-Line Montécot à l'atelier . Elles symbolisent les barreaux d'une cage dont il faut s'échapper.


Après avoir posé la base bleue pour le fond, j'en éclaircis certains fragments afin de faire apparaître les magnolias. Mon tableau se construit, je cherchais ce qui pourrait relier la figure féminine et la panthère, les magnolias se sont immédiatement imposés à moi: la grâce du port de leurs branches, la délicatesse de leurs grandes fleurs blanches. A chaque fois que j'ajoute intuitivement un élément sur une de mes peintures je me documente, et là, je découvre que la symbolique du magnolia est la fidélité.
C'est parfait ! Je garde !




 Je fonce l'entourage de la panthère afin que son pelage doré ressorte davantage.


J'ai fait de même à droite, derrière le dos du personnage. Comme mon format est très grand je suis obligée de poser la palette et les pots d'eau sur un plateau ou sur une serviette éponge, afin de les avoir à portée de main sans risquer de salir mon aquarelle en devenir.





Au bout de deux séances de travail je vois un peu mieux où ce tableau m'emmène...ok, allons voir !












2 commentaires:

  1. Que j'aime ce bleu nuit sur la droite, ce gouffre à qui cette femme (héroïne) tourne le dos. J'aime aussi, que de la lumière y résiste sur son dos. Quelque chose éclaire. Mais quoi, le spectateur qui vient de trouver ces deux êtres vivants en train de se reposer?
    Et tu l'as dit plus haut: je me fous de tout sauf ma peinture.
    Et qu'importe cette jambe qui disparaît de maniere surréaliste sous la touffe d'herbe, (qui a dit que c'etait bizarre? qui? :) )tout ça c'est de le peinture qui est "cosa mentale".
    J'aime aussi -je le vois maintenant- ces magnolias qui flottent au dessus de la jambe comme des apparitions, sont comme le rêve que chacune fait, au dessous dans l'herbe. Ce rêve d'éclosion. De chaos donc.
    Prochaine étape: le mimétisme de l'héroÏne vers la panthere via les taches de celle-ci qu'on pourrait retrouver sur sa peau?
    En tout cas, je te vois bien continuer dans cette manière surnaturelle.

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  2. Merci de tes beaux encouragements mon ami :)

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