24 août 2011
Dés qu'on parle d'aquarelle, en général, on parle de technique.
Or lorsqu'on peint, on rencontre bien d'autres difficultés que celles purement techniques.
Pour moi la première difficulté est la composition. Bien sûr, si vous prenez une photo toute faite, une carte postale de vos vacances ou de votre village préféré, la difficulté est réduite d'un grand coup. Au pire, on fera un recadrage, mais bon, pas de quoi fouetter un chat.
Un peintre c'est avant tout quelqu'un qui passe la réalité par le filtre de son interprétation, ne parlons pas des peintres de l'imaginaire, là, il faut se livrer à une gymnastique mentale dont tout le monde n'est pas capable sans un entraînement intense et hyper motivé.
Aussi toute personne qui ne compose pas son tableau, pour moi, n'est pas peintre.
Néanmoins, les difficultés techniques qu'on rencontre le plus souvent sont d'ordre organisationnel :
* bien préparer son matériel et bien répéter mentalement la trame de la totalité du travail à faire permettent d'anticiper de nombreuses difficultés, pas toutes, car heureusement il se passe des choses imprévues en route avec lesquelles il faut négocier...n'en déplaise à certains esprits cartésiens qui aimeraient baliser la pratique de l'aquarelle...( Autant apprendre à peindre avec les "numéros d'art "...)...
* L'un des écueils les plus fréquents est celui de la palette: mauvais choix des couleurs, dû à une mauvaise connaissance des propriétés de chaque pigment le plus souvent...d'où des déceptions au moment des fusions, trop importantes, ou pas assez, séparation de certains pigments, impossibilité de les enlever, de les foncer etc...
Au début, ne testez pas tous les pigments, regroupez les suivant leurs caractéristiques et restreignez votre palette.
* Souvent aussi pour faire des économies, on achète du mauvais papier ou du mauvais pigment.
Je dis souvent "on ne peut pas jouer au foot avec une balle de ping pong"...Attendez la rentrée si vous ne savez pas quel matériel acheter.
* Enfin, trop rapide, trop lent, vous apprendrez à vous connaître à vos propres dépens. L'aquarelle est étroitement inféodée au temps. Elle ne vous pardonnera aucun retard de séchage, aucun retour en arrière inopportun.
Trop insatisfait, vous risquez, si vous revenez sur votre travail de salir les couleurs...Il faut apprendre à regarder les effets induits par chacun de vos dépôts de pigment.
Il faut apprendre avant tout, de toute façon, à regarder.